Intervention devant le conseil de l’ordre des médecins: Quand la plainte devient un outil de prévention
Dans cette intervention réalisée dans le cadre des Jeudis de l’Ordre, j’explore la place centrale du patient dans la relation de soin et la manière dont ses plaintes orientent, éclairent et enrichissent la pratique médicale. Trop souvent perçue comme une contrainte, la plainte du patient est en réalité un indicateur essentiel : elle manifeste une souffrance, révèle un besoin mal couvert, et met en évidence des points du parcours de santé qui pourraient être anticipés, ajustés ou évités.
Cette présentation revient également sur les obligations déontologiques du médecin, indispensables au maintien d’une relation de soin juste et sécurisée. J’y aborde notamment l’importance des écrits médicaux et du secret médical, particulièrement dans la rédaction des certificats, où rigueur, clarté et confidentialité sont indissociables. Sont également discutées les notions fondamentales liées à la qualité des soins : le principe de continuité, les conditions encadrant le refus de soin, ainsi que l’obligation d’information du patient, pierre angulaire d’un consentement réellement éclairé.
En réaffirmant ces principes, j’invite à repenser la manière d’accueillir la plainte : non comme une mise en cause, mais comme une opportunité d’améliorer les pratiques, de renforcer la confiance et de garantir au patient la place qui lui revient. Redonner toute sa légitimité à la parole du patient, c’est reconnaître son rôle actif dans le soin, prévenir les malentendus et construire une médecine plus humaine, plus responsable et plus efficiente.
En mettant en lumière la manière dont une plainte peut se transformer en conflit — ou, au contraire, en levier d’amélioration — cette intervention souligne l’importance d’une écoute attentive, d’une communication transparente et du respect constant des règles déontologiques. Car comprendre la plainte, c’est déjà prendre soin.